|
|
||
|
LA TAPISSERIE AU XIXe SIECLE 463
|
||
|
|
||
|
La copie des tableaux avait été continuée sous le second empire. La Transfiguration, une Sainte Famille et la Vierge au poisson de Baphaël sont successivement reproduites sur les métiers de haute lice. De la même époque datent les copies de la Mise au tombeau, de Caravage; de l'Assomption, du.Titien, et des Adieux de Vénus, un des pendentifs de la Farnésine. Il faut reconnaître que si on ne savait pas sortir résolument de la voie où l'on était entré à la fin du règne de Louis XVI, le choix des modèles marquait un réel progrès. Vers 1856 est entreprise l'exécution des quatre portraits de souverains et des vingt-quatre portraits d'artistes destinés aux trumeaux de la galerie d'Apollon, au Louvre.
A la première exposition universelle de Paris, ouverte en 1855, la manufacture des Gobelins était représentée avec éclat par. un certain nombre d'oeuvres récemment achevées. C'étaient d'abord quatre tapisseries d'après Raphaël : Psyché présentée à l'assemblée des dieux, Saint Paul et saint Barnabé à Lystra, la Pêche miraculeuse et la Vierge au poisson; puis la Mise au tombeau, de Caravage; un autre Christ au tombeau, de Philippe de Champagne"; les Portraits de Colbert et de Le Brun, d'après Claude Lefebvre et Largillière; enfin deux copies de Boucher; les Confidences et Sylvie délivrée par Amynthe de la fureur d'un monstre. Le catalogue mentionne les noms des auteurs de chaque tapisserie.
A la même exposition figuraient différents ouvrages, genre Savonnerie : d'abord un grand tapis destiné au pavillon de Marsan, un canapé d'après M. Chabal-Dussurgey, enfin des études d'élèves représentant des chiens de chasse, conservées aujourd'hui au musée de la manufacture.
Dans le cours des années suivantes, on répète à satiété les-portraits de l'empereur et de l'impératrice, tout en copiant Y Amour sacré et profane, du Titien; un modèle agrandi des Muses, de Lesueur; Y Aurore, du Guide.. La décoration du palais de l'Elisée inspira un ensemble composé de cinq panneaux, sept dessus de porte et autant de trumeaux, où l'élément ornemental commençait à prendre le pas sur la figure. Les personnages personnifiant les Cinq Sens furent commandés à M'. Paul Baudry, les arabesques et rinceaux à M. J. Diéterle, les animaux à M Lambert et les fleurs à M. Chabal-Dussurgey.
Convertie en ambulance pendant le siège de 1870, la manufacture ne put échapper aux fureurs destructrices de la Commune.
|
||
|
|
||